Dans de nombreuses situations de soins en fin de vie, le personnage central est devenu incapable d’exprimer sa volonté. Dans ce contexte, les directives anticipées peuvent-elles servir de guide pour prendre une décision plus respectueuse des valeurs qui ont imprégné l’existence de la personne ? Ces directives sont abordées en tant que moyen d’exercer son droit à l’autodétermination au-delà de la capacité d’expression. D’apparence facile, cet outil se heurte à des difficultés concrètes de mises en œuvre et à des limites conceptuelles insoupçonnées. Partant des théories de la personne sur lesquelles s’appuient les directives anticipées, la réflexion s’achemine progressivement vers la notion de respect de la dignité de l’être humain devenu incapable. Enfin, des ébauches de réponses proposent des conditions favorables pour une utilisation adéquate de ces directives dans le sens d’un plus grand respect de l’intégrité de cette personne.

In many end-of-life situations, the central person has become incapable of expressing his-her will. In this context, can a living will serve as a guide for decision making respectful of the values which have been the substance of the person’s life? Here we examine the living will as a means of self-determination after loosing the capacity of expression. In real situations of application, this apparently straightforward instrument raises unexpected practical and conceptual problems. Beginning with the theory of personal rights upon which the living will is based, our reflection progressively focuses on the notion of human dignity in a context of human incapacity. The tentative responses propose favorable conditions for adequate use of living wills with the goal of greater respect for human integrity.